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Le marché du coaching est il saturé en 2025 ?


Cette question revient souvent. Elle traverse les discussions entre coachs, alimente les doutes de ceux qui envisagent la profession, surgit dans les échanges avec les RH. Comme un symptôme.

Si l’on y regarde de plus près, ce n’est pas tant le marché qui est saturé que notre manière de le penser qui mérite d’évoluer. Car derrière cette interrogation se cache une idée implicite : celle d’un « marché du coaching » homogène, où les professionnels se disputeraient des parts fixes et limitées. Or, ce n’est pas ainsi que fonctionne le métier de coach aujourd’hui.

De quel marché parle-t-on vraiment ?

Parler « du » marché du coaching, c’est gommer la diversité des réalités de terrain.

Entre le coaching de vie proposé au grand public, le coaching de dirigeants en entreprise, les accompagnements spécialisés (sport, santé, parentalité, expatriation…), nous ne parlons pas des mêmes offres, ni des mêmes publics, ni des mêmes dynamiques économiques.

Ajoutez à cela les contextes culturels (ce que le mot « coaching » évoque en France, aux États-Unis ou en Allemagne), les niveaux de professionnalisation, et l’hybridation croissante avec d’autres approches (formation, mentorat, facilitation)… et vous comprendrez qu’il est simpliste de se demander, en bloc : « ce marché est-il saturé ? »

Ce que nous disent les chiffres

Les indicateurs disponibles permettent cependant de poser un regard lucide.

  • Nombre de coachs certifiés en France : 

Il est difficile de recenser le nombre de coach en France. Les études récentes sont assez rares sur ce marché. Deux études sont généralement citées. En premier lieu l'étude OPIIEC de 2022 commanditée dans le cadre de l'étude par France Compétence du titre de coach professionnel et de la création du SIMACS (Syndicat Interprofessionnel des Métiers de l'Accompagnement du Coaching et de la Supervision). En second lieu les études régulière de l'ICF (International Coach Federation) sur le coaching mondial.

    • L'OPIIEC évalue dans leur étude jusqu’à 15 000 coachs en activité (selon des entretiens et dires d'experts). 
    • Cependant ces coachs n'ont pas uniquement le coaching comme source de revenu, ils complètent généralement leur activité par de la formation ou du conseil. A noter aussi que le périmètre de cette étude est " Toutes formes de coaching….dans le contexte professionnel" qui laisse entendre que le coaching auprès des particuliers peut avoir été exclu.
    • En 2025, L’International Coach Federation (ICF)(1)  France et l'EMCC(2) affichent environ 1 200 à 1300 coachs certifiés et la Société Française de Coaching (SFCoach) 130 coachs certifiés (3).


  • Croissance du chiffre d’affaires du coaching en entreprise : 

    • Toujours selon l'OPIIEC, Le marché du coaching professionnel en France pourrait connaitre une croissance annuelle moyenne estimée entre 10 % et 15 % (estimations basse).
    • Le chiffre d’affaires global du secteur aurait doublé entre 2020 et 2025, passant d’une fourchette de 150-300 millions d’euros en 2020 à près de 750-800 millions d’euros en 2022-2025 . 
    • Pourcentage d’entreprises recourant régulièrement à des prestations de coaching :  Le coaching d’entreprise représente aujourd’hui 30 à 40 % des budgets formation des entreprises en France, selon le CNDC.

 

Ces chiffres montrent, dans la plupart des cas, un marché en croissance — mais aussi une profession en mutation. Une profession qui attire de plus en plus de vocations, sans que la structuration de la demande suive toujours au même rythme.

Saturation ou transformation ?

Alors, y a-t-il saturation ? Si l’on entend par là « trop de coachs pour pas assez de clients », la réponse varie selon les segments du marché.

Dans les offres les plus génériques — « coach de vie » sans spécialisation, accompagnement généraliste mal différencié — il devient effectivement plus difficile de se démarquer et de trouver sa clientèle. Le bouche-à-oreille s’érode, les réseaux sociaux s’encombrent.

Mais ce n’est pas nécessairement un signe de saturation. C’est le signe que les attentes des clients ont évolué. Qu’ils recherchent davantage de professionnalisme, d’approche contextualisée, d’expertise. Le coaching, autrefois proposé comme un accompagnement transversal, tend aujourd’hui à se redéfinir en réponse à des besoins spécifiques. C’est une mutation en profondeur.

Au-delà du mythe de la niche

Face à cette mutation, le réflexe est souvent de dire : « il faut se nicher ». Ce conseil est utile — mais insuffisant.

Car dans un marché de plus en plus exigeant, ce qui prime n’est pas seulement le « sujet » sur lequel vous êtes positionné. C’est l’expérience que vous faites vivre à vos clients. C’est votre capacité à vous inscrire dans leur monde, à comprendre leur réalité, à proposer des accompagnements vraiment personnalisés.

Autrement dit : ce n’est pas tant la niche qui fait la différence que la singularité de votre présence et la qualité du lien que vous développez avec votre public.

Quelles stratégies gagnantes aujourd’hui ?

De nombreuses stratégies se révèlent aujourd’hui porteuses :

  • Créer du contenu à forte valeur ajoutée, pour construire une relation de confiance avant même la première séance.
  • Développer des communautés, en ligne ou en présentiel, pour renforcer l’ancrage et la récurrence de la relation.
  • Nouer des alliances intermétiers (avec des thérapeutes, formateurs, experts RH…) pour proposer des parcours complets.
  • Adopter une approche holistique, qui relie les dimensions professionnelles et personnelles.
  • S’ancrer dans l’écosystème des entreprises, pour que le coaching soit perçu comme un levier stratégique, et non comme un simple « plus ».

Ces stratégies reposent sur une idée simple : le coaching est avant tout une relation humaine. Et dans un monde saturé d’offres standardisées, l’humanité, l’authenticité et la profondeur d’engagement restent des facteurs différenciants majeurs.

Conclusion

Plutôt que de se demander si le marché est saturé, peut-être convient-il de poser une autre question :

Qu’ai-je à offrir de spécifique, de profondément humain, dans ce monde en transformation ?

Le coaching est moins un métier en crise qu’un métier en mutation.

Et ceux qui sauront l’incarner avec clarté, avec ancrage et avec cœur auront toujours leur place.

Le marché du coaching est il saturé en 2025 ?
Profession Coach 24 juin 2025
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